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Film Sama Rak au Sénégal par un belge du bout du monde

Lauréat du Trophée des Belges du Bout du Monde de la catégorie Culture, Lionel Croes était seulement venu pour quelques jours au Sénégal…10 années plus tard il vit encore sous le même toit qu’à l’époque, là-bas dans cette famille de pêcheurs de Toubab Dialaw, où il s’est laissé prendre…au filet. Diplômé de sociologie de l’Université de Dakar, le jeune homme a tout simplement décidé de s’ouvrir une petite parenthèse. «Sama Rak», ce projet de long métrage qu’il a bien voulu dépoussiérer, loin de la solitude d’un vieux placard, est une fiction sur les enfants mendiants de nos villes. Une fiction, autour d’une improbable rencontre et de quelques scènes cocasses, histoire d’échapper au piège du documentaire, et en toute légèreté s’il vous plaît…

 

De cette histoire jusque-là destinée à n’être que provisoire, il aura fait…mais vraiment tout autre chose : la  magie des lieux sans doute, plus ou moins coupables d’avoir fait diversion, une espièglerie du destin diriez-vous. Mais il y a des rencontres comme celle-là, qui vous arrivent avec ce je-ne-sais-quoi d’irrépressible, s’amusant à tordre le cou à chacune de vos certitudes…Ou alors, c’est selon, à vous faire tourner en bourrique. Au diable vos vieux projets et vos petits tiroirs gentiment bien rangés ! Il y a une petite dizaine d’années, Lionel Croes n’était encore qu’un jeune adolescent belge vaguement tenté par quelque séjour vacancier au Sénégal…mais sans plus. La suite, on la connaît : le voilà pris au filet…d’une gentille famille de pêcheurs de Toubab Dialaw, où l’Imam de ce petit village de la Petite Côte, un certain Modou Ciss, assumera scrupuleusement ses fonctions de «père adoptif». 10 années plus tard, petite confidence entre deux éclats d’un rire à peine voilé, Lionel Croes vit encore sous le toit de ce monsieur, où il a d’ailleurs officiellement pris ses quartiers.

 

Aux premières heures de cette aventure qui commence plus ou moins en 2006, Lionel Croes s’imagine déjà «anthropologue» comme il dit, le voilà aujourd’hui diplômé, pour la petite histoire, du département de sociologie de  l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad), avec dans ses bagages un mémoire sur le «tourisme sexuel» en Petite Côte sénégalaise.

 

Le doctorat (suite logique ?), ce n’est pas qu’il n’y songe plus, mais disons qu’il a tout simplement décidé de prendre son temps. Une petite pause ou parenthèse qui de son propre aveu, n’a pas grand-chose à voir avec sa préhistoire à lui. Mais il assume…Né quelque part en 2011, ce projet de film, un long métrage intitulé «Sama Rak», se retrouvera pourtant très vite «à l’abandon», «faute de matériel». Mais voilà que l’an dernier, le vieux document échappait enfin à l’anonymat ou à la poussière du «placard». 

 

Aujourd’hui, l’équipe belgo-sénégalaise du film se retrouve un peu à devoir courir après l’autre moitié du budget, pour un projet estimé à «50 mille euros», autrement dit une trentaine de millions de francs Cfa. Et si les «principaux bailleurs» sont belges, Lionel, qui raconte qu’il n’a pas hésité à toquer à la porte de certaines institutions sénégalaises, avec même quelque réponse favorable parfois, explique qu’il s’est aussi heurté à quelques lenteurs administratives : le fameux courrier qui traîne entre les étages par exemple.

 

«Talibés»,  un mot fourre-tout ?

 

L’autre os de l’histoire, c’est sans doute que le sujet du film lui-même (les petits mendiants de nos rues), reste encore assez délicat, mais n’allez surtout pas lui parler de  «talibés»: trop passe-partout, trop galvaudé, trop confus…Entre les vrais disciples, et les gamins enguenillés, avouez que ce n’est pas toujours très clair. En français, «Sama Rak» se traduirait, de façon terre à terre, par «mon petit frère», ou alors par «ma petite sœur». Et si l’intitulé du film rappelle forcément une certaine expression populaire, Lionel Croes tient tout de même à ce que les mots gardent encore un peu de tendresse, au-delà de la formule facile. «Nous sommes tous responsables de ces enfants», laissera-t-il entendre, entre deux arguments.

 

«Sama Rak», un film lourd, grave ? Certainement pas. Lionel Croes prévoit plutôt d’en faire quelque chose d’assez drôle, histoire de toucher à la corde sensible de ceux qui iront voir cette fiction, qui raconte surtout l’improbable rencontre entre un très privilégié adolescent blanc, en vacances par ici, et le gamin désargenté d’à côté. Jusqu’auoù jour où, de façon très «cocasse», l’un finit par se retrouver «dans la peau», et dans la vie de l’autre. Notre interlocuteur raconte à ce sujet que certaines anecdotes doivent aussi quelque chose à la vraie vie, et à la sienne parfois.

 

Et si le film a comme qui dirait échappé au piège du documentaire ou à celui de «la caméra cachée», ce n’est pas par hasard : trop entendu, sinon trop commun pour ne pas dire déjà-vu. Prévu pour le mois de février prochain, le tournage devrait se poursuivre jusqu’en juin 2017, date annoncée pour la livraison. 

 

Mais la petite entreprise aurait bien besoin d’un petit coup de pouce.

 

Vous voulez découvrir le projet voici un reportage de 26 minutes présentant Lionel Croes au Sénégal?

http://www.notele.be/list71-les-reportages-de-notele-sur-l-entite-de-bel...

https://youtu.be/xMjr7YsKbzM

https://youtu.be/UHhL1C4VdPU

 

 

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