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Noble Cycles : les lettres de noblesse du vélo tout acier.

Nos artisans : Un Savoir Faire insoupçonné ! Vélos tout acier Nicolas Noblet. Par Patrice Niset. 10/01/2017

Depuis quelques années, je me suis pris de passion pour les beaux gestes et les gestes rares. C'est que nos régions regorgent de talents insoupçonnés et parfois de réputation mondiale. Ils sont là, discrètement installés dans leurs ateliers : nos artisans d'Art font des merveilles qui n'échappent pas aux spécialistes. Mon but est de les recenser. Ce travail photographique à la base donne lieu à un site internet entièrement consacré au travail manuel d'exception.

Mon dernier article en date présente Nicoas Noblet. Il est cadreur. Caméraman ? Naaaaan : Reportage ! 

Patrice Niset : www.lesmiroirsdelombre.com

Alors que le carbone règne en maître sur la compétition pour sa légèreté et sa rigidité, la petite Reine a trouvé en Nicolas Noblet un ardent convaincu de l'acier. Blotti dans son atelier au cœur des Ardennes, Nicolas redonne au vélo acier ses lettres de noblesse. Nicolas est cadreur, un métier rare. De son atelier, en quelques semaines, sortent des vélos entièrement réalisés à la main et personnalisés. C'est de la haute couture pour les cyclistes les plus exigeants qui ont compris l'intérêt de ce matériau encore bien d'actualité et aux qualités insoupçonnées. L'occasion notamment de tordre le cou aux idées reçues : le dernier né de l'atelier accuse moins de 7 kg sur la balance. Ce cadre exceptionnel, Nicolas l'a voulu sans raccords pour gagner du poids. Tout est brasé à la main avec une grande finesse. Ce vélo tout acier, dans un premier temps, n'a pas été peint pour pouvoir admirer la délicatesse du travail de brasure. A ce niveau de poids, les vélos de Nicolas pourraient prétendre rivaliser avec les machines de courses utilisées lors des grandes classiques cyclistes.

LMdO avait repéré Nicolas il y a presque deux ans quand le cadreur assemblait encore ses tubes dans sa cave pour une production très confidentielle.  Ce début d'année a été l'occasion des retrouvailles. Nouvel atelier, nouveau point de vente, nouvelle visibilité, nouveaux projets. Nicolas est un artisan qui monte.

Passionné de deux roues, c'est par hasard qu'il prend connaissance de ce métier si particulier en lisant un article sur Richard Sachs, un américain fabricant de vélos dont la réputation est mondiale. Nicolas s'essaie alors à la fabrication de son premier cadre, avec quelques limes, un étau et un matériel de soudage basique, un peu par curiosité. Il gruge les tubes, assemble et se prend rapidement de passion pour ce métier dont il ignore encore tout. Sa carrière d'informaticien au Luxembourg va bientôt s'arrêter. La petite Reine va l’accaparer à 100% et le niveau d’exigence qu'il s'impose va vite faire la différence.  Pendant des mois, ce sera d'abord de l'entraînement à la brasure. Il faut que tout soit parfait.

Les trois premiers cadres vont rapidement sortir de la petite maison d'Arlon. Il y en aura un pour madame, l'autre pour papa et le dernier sera évidemment le vélo de ville de Nicolas. Ces premiers cadres presque expérimentaux seront des pièces d'épreuves qui mèneront  le cadreur à ses premières ventes. Des tests grandeur nature pour évoluer, encore et toujours.

LMdO : C'est quoi un bon cadre ?

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Noble Cycles : tous droits réservés

Nicolas Noblet : C'est celui qui correspond exactement aux attentes du client. A ce niveau d'exigences, mes clients ont une grande expérience des vélos et ils viennent chercher chez moi ce qu'ils ne trouvent pas ailleurs. C'est une ligne, une ergonomie, une géométrie, une réactivité aux sollicitations, un degré d'équipement et le sens du détail. Mes vélos font parfois le tour du monde. Recevoir une carte postale d'un client qui a fait l'effort d'emmener son Noble Cycles au Japon par exemple est la plus belle des récompenses pour moi. Mes vélos sont mis à rude épreuve, que ce soit lors de voyages extrêmes ou pour la performance pure. Ils passent à travers ces aventures sans problème, l'acier est un matériau durable et qui n'est pas fragile.

LMdO :  Certes, mais on ne l'associe pas nécessairement à la performance et à la légèreté ?
NN : Les aciers évoluent sans cesse. Il s'agit d'un matériau très moderne et très technologique qui a encore de beaux jours devant lui. Un cycliste très puissant sera probablement plus à l'aise sur carbone, ce qui explique que l'on ne trouve que ça dans les pelotons professionnels. Si on cherche le confort et la performance, l'acier est par contre parfait. Cela dépend des usages. A équipement égal, un vélo carbone pèse en général 1 kg de moins qu'un vélo acier. J'ai ainsi livré une machine de 5900 gr ultra performante. En carbone, elle serait descendue à 4900 gr ce qui est hallucinant comme poids. Ces vélos sont d'ailleurs impossibles à faire rouler en compétition, ils ne sont pas homologuables car en dessous des 6900 grammes réglementaires.

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Noble Cycles : tous droits réservés

LMdO : L’obsession du poids c'est une chose mais quelqu'un qui vient te commander un vélo pour faire le tour du monde a probablement un autre cahier de charge ?
NN : On ne va pas alourdir un vélo pour le plaisir, il faut le déplacer avec la seule force des muscles. Autant qu'il soit le plus léger possible mais ce n'est finalement pas forcément le critère numéro un. C'est vrai que l'on est formaté de ce point de vue mais j'ai réalisé des vélos de voyage assez lourds si on les compare aux machines de compétition. Qu'à cela ne tienne, leur qualité est ailleurs. C'est pour ça que le contact avec les client est important. Je suis à leur écoute  : qu'attendent-ils de leur vélo ? Cette simple question amène parfois des réponses complexes qu'il faut interpréter et synthétiser. Je discute parfois plusieurs heures avec mes clients pour capter leurs attentes. Si ils ont décidé de faire le tour du monde, on peut y passer la journée mais c'est passionnant. L'important est de se remettre en question en permanence, de savoir avancer avec les technologies qui évoluent aussi très très vite : les freins à disques, l'hydraulique, les dérailleurs électriques, tout cela n'existait pas il y a seulement quelques années. Je travaille d'ailleurs sur un projet de vélo électrique avec une motorisation discrète intégrée dans le cadre. Un vélo qui ne sera pas destiné à la compétition, j'anticipe ta question ...

LMdO : Ton degré de personnalisation va loin, comment veilles-tu à la cohérence de tes réalisations ?
NN : Sur la géométrie je suis intransigeant. Je cherche la position idéale du cycliste sur la machine. Une fois trouvée, je dessine un cadre dont les dimensions, les angles sont définis par mes calculs, je ne m'en écarte pas. Je cherche alors un équipement cohérent en adéquation avec l'usage et la finalité du vélo. Les meilleurs équipementiers sont triés sur le volet ainsi qu'une série d'artisans de haut vol chez qui je sous-traite. C'est le cas des roues et des peintures par exemple. Certains de mes clients demandent des peintures incroyablement personnalisées qui sont agrémentées de détails parfois très étonnants, comme l'évolution du rythme cardiaque à l'effort par exemple : une série de chiffres incohérents de prime abord mais très parlants pour celui qui pédale.

Article à lire ou relire sur : www.lesmiroirsdelombre.com pour y découvrir l'atelier de Nicolas et les images supplémentaires.

Patrice Niset 2017.

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