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Basée à Nivelles, l’entreprise EHP propose des systèmes de régulation thermique pour l’industrie spatiale. Créée en 2001 comme spin-off de la Sabca, EHP n’a cessé d’évoluer et de connaitre une croissance constante. Aujourd’hui, la société wallonne est leader mondial dans son secteur d’activité et continue de développer de nouveaux projets. Portrait.

Le saviez-vous ? Une entreprise wallonne, EHP, est leader mondial dans les caloducs et les systèmes de régulation thermique pour l’industrie spatiale. Basée à Nivelles, EHP est au départ une spin-off de la Sabca et de l’ULB qui a vu le jour en 2001. En deux décennies, l’entreprise n’a cessé de se développer et de connaître une croissance constante. Depuis 2017, le géant français Airbus Defense & Space a acquis 51% d’EHP mais cela n’empêche pas l’entreprise nivelloise de garder son autonomie.  Sur les milliers de produits d’EHP qui volent dans l’espace, ces produits ont passé plus de 150 millions d’heures de vol cumulé sans aucun défaut de qualité. Un gage de qualité du savoir-faire de la société wallonne.

« Nous sommes actifs dans le secteur spatial donc tous les produits que nous fabriquons ont pour vocation d’aller dans l’espace sur des satellites. On va retrouver deux types d’applications. D’une part, nous produisons des solutions qui sont liées à la gestion de la chaleur. Dans l’espace, c’est un milieu où il fait très froid mais quand on est exposé au soleil, il fait très chaud. De plus, les composants électroniques chauffent mais il n’y a pas d’air pour refroidir. Chez EHP, on produit une série de composants et de sous-systèmes qui vont venir harmoniser la température et transporter la chaleur d’un endroit à un autre. C’est ce que nous appelons des Heat Pipes en anglais ou caloducs en français. C’est historiquement le premier produit que nous ayons développé.. Nous avons aussi les Loop Heat Pipes qui sont comme des radiateurs qui vont venir transporter cette chaleur en utilisant des fluides. », explique Mathieu Lecleir, Programs and Business Development Director chez EHP.

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« D’autre part, nous travaillons sur tout ce qui est lié à la propulsion. Les satellites ont besoin de se déplacer dans l’espace pour atteindre leur orbite puisqu’une fois que la fusée a largué le satellite, il reste encore des milliers de kilomètres à parcourir pour arriver à son orbite.  Pour ce faire, il doit y avoir un moyen de propulsion. Nous développons des systèmes de propulsion qui sont comme des bras articulés et au bout duquel il y a un moteur. Au lancement, les bras sont repliés sur le satellite et une fois dans l’espace, ils viennent se déployer. Pour vous donner une idée, les bras sont longs de plusieurs mètres », poursuit notre interlocuteur.

Outre Airbus, EHP travaille avec des grands noms dans le domaine de l’industrie spatiale ainsi qu’avec des agences spatiales comme: Thales Alenia Space, OHB, OneWeb, l’Agence spatiale européenne, CNES (Centre national d’études spatiales) en France, Beyond gravity, Euro Composite, Northrop Grumman,…

« Aujourd’hui, nous avons 25% de notre chiffre d’affaires qui se fait en Amérique du Nord (Etats-Unis et Canada). Pour le reste, c’est principalement en Europe. Nous avons quelques contacts et contrats en Asie et plus précisément en Corée du Sud et au Japon », ajoute Mathieu Lecleir. Dans son secteur, EHP compte très peu de concurrents. « Nous avons un concurrent en Europe qui est espagnol et deux concurrents aux Etats-Unis », précise-t-il.  

EHP est membre du pôle Skywin

L’entreprise EHP est membre du pôle de compétitivité Skywin. « Nous avons une partie de nos activités dans la Recherche et le Développement. Aujourd’hui, il y a deux grands types de projets R&D : soit des projets qui sont liés à l’Agence spatiale européenne, soit des projets liés aux pôles de compétitivité au niveau wallon. Aujourd’hui, nous avons donc deux projets en cours avec Skywin », explique Mathieu Lecleir. Il ajoute qu’être membre de Skywin permet de bénéficier de contacts avec l’ensemble de l’écosystème wallon.

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Avec Skywin, EHP avance sur un projet de refroidissement de boitier électronique par boucle diphasique en impression 3D. Le projet a pour objectif de développer une nouvelle technologie de gestion thermique des boitiers électroniques en y intégrant en son cœur une technologie passive diphasique de transport de chaleur. Le besoin grandissant de cette technologie est lié à l’augmentation constante des densités et puissances des composants électroniques, ainsi qu’à la transition vers l’électrification des usages.

A son tour, EHP a développé sa propre spin-off du nom de Calyos qui est basée à Jumet et qui est associée aux deux projets de R&D avec Skywin. « Chez EHP, nous développons des produits pour le secteur spatial. Calyos propose des solutions « terrestres » pour les trains, les voitures, les data centers, etc. Il est aussi question de gestion thermique mais les métiers sont différents en termes de volume et d’exigence de qualité.»,  conclut Mathieu Lecleir.

Isabelle Anneet (AWEX)

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