
Depuis le 13 avril, le pavillon belge est ouvert au public à l’Expo 2025 d’Osaka au Japon. La conception architecturale du pavillon belge a été confiée à un architecte wallon : Cyril Rousseaux. Il nous raconte l’histoire derrière ce pavillon.
La conception architecturale du pavillon belge lors de l’Expo 2025 d’Osaka est l’œuvre de Cyril Rousseaux du bureau d’architecture Carré 7 basé à La Louvière en Wallonie. Avec cette construction, il réalise un rêve. « Depuis que j’ai l’âge de 15 ans, j’ai dit que je voulais devenir architecte et je rêvais de faire des bâtiments publics : une école, une caserne de pompiers, un hôtel de police. Je n’ai jamais rêvé de faire une maison. A l’âge de 11 ans, j’ai visité l’Atomium à Bruxelles et j’étais fasciné par ce bâtiment. J’ai compris plus tard que c’était un bâtiment issu de l’Expo Universelle de 1958. A l’Université, je rêvais que les professeurs nous donnent comme exercice la conception d’un pavillon qui pourrait représenter le pays », raconte Cyril Rousseaux, 44 ans.
( (c) BelExpo)
« J’ai toujours rêvé de visiter une Expo Universelle mais quand j’ai commencé à avoir l’âge de voyager, c’était Shanghai. Je viens d’une famille modeste, je n’avais donc pas les moyens de payer un tel voyage. La première Expo, que j’ai pu visiter, était à Milan en 2015. Avec mon épouse, nous avons profité de descendre chez sa famille à Naples pour faire une halte à Milan avec les trois enfants en bas âge. L’expérience a été formidable. Nous sommes restés deux jours à l’Expo. Les enfants ont adoré et cela m’a motivé encore davantage à participer un jour à une Expo. Pour l’Expo de 2020 qui a été reportée en 2021, j’ai eu l’occasion d’aller à Dubaï. C’est un confrère originaire de La Louvière qui avait conçu le pavillon. Je l’avais adoré. J’avais entendu que la Ville de Namur avait acheté le pavillon de Milan pour le mettre à la Citadelle de Namur. J’aurais aimé que La Louvière ramène celui de Dubaï mais cela n’a pas pu se faire. J’ai donc dit : « la prochaine fois, je gagne le concours et je le ramène à La Louvière ». C’est comme ça que l’aventure a commencé », se souvient notre interlocuteur qui a pu compter sur une équipe derrière lui pour réaliser ce projet.
( (c) BelExpo)
Pari réussi pour Cyril Rousseaux qui a développé le concept de son pavillon autour de l’eau. « Le thème général de l’Exposition Universelle d’Osaka est « Concevoir le futur, imaginer notre vie de demain ». La Belgique est située dans le quartier « Sauvez des vies ». Pour la scénographie, cela a été très simple. Pour l’architecture du bâtiment, c’était plus compliqué. Cela a pris deux mois pour trouver le concept architectural. Nous avons travaillé sur les similitudes entre la Belgique et le Japon. Le Japon est une île. On dit qu’une île est née de quatre gouttes d’eau qui sont tombées du ciel. La nourriture au Japon est principalement à base de poisson. On se purifie avec de l’eau avant de rentrer dans les temples. L’eau est donc très omniprésente au Japon. Et pour la Belgique, on a la mer, on a trois fleuves importants qui sont une source d’économie. On a aussi des sources d’eau très importantes. Et puis il y a la drache nationale. C’était un bon point de départ. A la sortie du Covid, on s’est dit heureusement que le virus n’a pas atteint l’eau. On est arrivé à la conclusion que sans eau, il n’y a pas de vie. L’eau donne la vie. C’est comme ça que nous est venue l’idée de l’icebox », détaille Cyril Rousseaux.
Une ode à l’or bleu
Le pavillon belge se dévoile comme une ode à l’or bleu, mettant en scène trois états (solide, liquide et gazeux) à travers une architecture à la fois symbolique, immersive et poétique. L’état solide prend forme avec l’icebox, un volume sculptural et fermé, habillé d’un bardage iridescent qui capte la lumière comme un cristal de glace. L’état liquide se traduit par une rampe fluide et translucide, faite d’un matériau vibrant et en mouvement, évoquant le courant de l’eau. Tout autour, un miroir d’eau invite les visiteurs à marcher au fil de l’eau, rythmés par de petits jets ludiques.
L’état gazeux se matérialise avec une étonnante structure gonflable, dix « nuages » blancs, en clin d’œil aux dix provinces belges et à l’Atomium, flottent au-dessus du pavillon.
A la sortie de la rampe, les visiteurs accèdent au rooftop enveloppés par des brumisateurs, traversant littéralement la vapeur d’eau dans une expérience sensorielle et rafraîchissante.
( (c) BelExpo)
Depuis que Cyril Rousseaux a été désigné comme architecte pour le pavillon belge, son bureau d’architecture reçoit de plus en plus de demandes pour des constructions de maisons. « Je sens une fierté de la part des gens qui se disent : « mon architecte, c’est l’architecte du pavillon ». Ce qui est beau dans ce projet, c’est de voir la fierté des gens qui voient des jeunes, des Wallons, des petits architectes de La Louvière réussir à faire la même chose que de grands bureaux internationaux », sourit Cyril Rousseaux.
Et il nous donne déjà rendez-vous dans cinq ans pour la prochaine Exposition Universelle !
Isabelle Anneet (AWEX)
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