
BelBul est le premier label officiel de qualité des vins effervescents issus du terroir belge. Cette initiative conjointe de l’Association des Vignerons Belges - Wallonie et l’ASBL Belgische Wijnbouwers – Vlaanderen marque une étape importante dans la professionnalisation du secteur et confirme la position de la Belgique en tant que producteur émergent de vins effervescents haut de gamme.
Les vins effervescents de Belgique ont enfin un label : BelBul. Le label BelBul garantit un vin effervescent 100% belge élaboré selon la méthode traditionnelle. Il incarne la qualité et renforce la reconnaissance et le positionnement des vins effervescents belges sur le marché national et international.
« Nous avons lancé ce label car nous sommes partis d’un constat. Tant du côté flamand que du côté wallon, les Belges ne savaient pas comment nommer nos bulles. On entendait des choses un peu aberrantes du genre « Cava belge », ou « Champagne belge ». Mais ce n’est pas correct. Nous avons des appellations mais elles sont très peu utilisées car elles sont très restrictives. Pour l’exportation, on s’est rendu compte qu’il était très important que le Belge puisse nommer ses bulles de la même façon au Nord comme au Sud du pays ainsi qu’à l’extérieur du pays », explique Vanessa Vaxelaire, présidente de l’Association des Vignerons Belges – Wallonie.
Pour obtenir le label BelBul, les vignerons belges doivent répondre à quelques critères : avoir une production sur le territoire belge à partir de raisins cultivés en Belgique, utiliser la méthode traditionnelle et être affiliés à l’une des deux fédérations professionnelles.
Le label ne vise que les vins effervescents fabriqués en Belgique. « Une chose à la fois. Le vin effervescent est de plus en plus produit en Wallonie. Nous restons une terre du Nord donc la bulle est un produit très intéressant pour nous d’un point de vue commercial et de viticulture. Il y a moyen de faire des bulles chaque année peu importe la météo. Ce n’est pas le cas avec un vin tranquille », développe Vanessa Vaxelaire.
Emergence du secteur viticole belge
Le secteur viticole belge a connu ces dernières années une croissance impressionnante en volume et en qualité. Aujourd’hui, plus de 100 domaines produisent des vins effervescents, dont la majorité selon la méthode traditionnelle avec une seconde fermentation en bouteille.
« Cette émergence de vignobles belges est due à la réussite de vignobles comme Rufus. La presse a également joué un rôle avec une énorme couverture médiatique. Cela a permis de débloquer tout un marché touristique. Pour celles et ceux qui ont des terres et qui veulent se lancer dans un projet d’agriculture, c’est une belle débouchée. C’est une belle diversification pour les agriculteurs qui ont des petits coteaux. La vigne ne pousse pas dans une terre à betteraves. Tous ces facteurs expliquent l’engouement autour du vin belge », souligne Vanessa Vaxelaire.
Aujourd’hui, le chardonnay reste le cépage le plus planté en Belgique, suivi du pinot noir et du johanniter. Les cépages résistants comme le johanniter, le solaris et le souvignier gris gagnent du terrain grâce à leur résilience climatique et leur moindre besoin en traitements phytosanitaires. « Il y a deux écoles de vignerons en Belgique. Il y a ceux qui ne veulent absolument pas se différencier du vin français et qui font des vins comme en France. Et puis, il y a ceux qui sont partis sur des cépages résistants en disant que la Belgique de demain sera viticole et qu’il y a un intérêt à développer sa propre identité », ajoute Vanessa Vaxelaire dont son domaine de Bioul fait partie de la deuxième école. Elle estime, par contre, que « tous les vins belges ont une belle fraicheur naturelle. C’est un point commun. »
Les vins belges se vendent de plus en plus à l’étranger. « Aujourd’hui, le marché est à 99% local mais je constate que cela est en train d’évoluer. Certains d’entre nous sont présents sur le pavillon belge à l’Expo Universelle d’Osaka au Japon. Et des choses sont en train d’être mises en place pour permettre d’exporter nos vins. Le label BelBul est d’ailleurs créé dans cette optique », conclut Vanessa Vaxelaire.
Isabelle Anneet (AWEX)