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Miel Maya Honing, la passion du Sud

Ruche kényane du rucher pédagogique IFER-Marza - Région de l'Adamaoua (Cameroun)
Ruche kényane du rucher pédagogique IFER-Marza - Région de l'Adamaoua (Cameroun)

Le 8 octobre, l’asbl belge active dans la coopération au développement fêtera ses quarante-cinq ans d’existence. Le prétexte rêvé pour mettre en lumière ses activités avec son coordinateur, Benoît Olivier, en 7 questions.

Quel est l’objectif de Miel Maya Honing?

Le cœur de notre métier, c’est d’appuyer les apiculteurs du sud via des projets qui les aident à améliorer leur production et à vivre de leur travail, dans le respect du bien-être de l’abeille. Nous sommes aussi très attentifs aux enjeux environnementaux locaux. Si on procure une activité génératrice de revenus aux agriculteurs qui vivent près d’une réserve naturelle, ça va les dissuader de continuer à braconner ou d’exploiter du bois de manière illégale.

Le Sud est vaste. De quels pays parle-t-on exactement?

Aujourd’hui, en Amérique latine, nous gardons des contacts au Chiapas (Mexique). Mais le projet de développement se trouve en Bolivie. En Afrique, nous travaillons au Cameroun et, grâce aux financements de Wallonie-Bruxelles International, nous avons pu démarrer des partenariats avec des groupes apicoles au Congo et au Rwanda.

En quoi êtes-vous utile?

En Bolivie, nous avons un rôle de facilitateur entre apiculteurs professionnels et débutants, le but étant qu’ils échangent leurs savoirs. En Afrique, par contre, l’enjeu est davantage technologique puisqu’il y a trois modèles de ruches : la traditionnelle en matière végétale (raphia, paille…), la moderne comme ici mais qui est peu adaptée aux conditions locales et à la variété d’abeilles qu’on y rencontre. Et puis, il y a la ruche kényane (sorte d’intermédiaire, en voie de modernisation donc) qui est une bonne alternative pour les productions. Ce que nous faisons dans nos projets financés par WBI en Afrique, c’est de développer un concept de recherche action. On installe les ruches des trois modèles de telle manière que les apiculteurs puissent les expérimenter, comprendre les contraintes et avantages et choisir en connaissance de cause.

Y a-t-il aussi un ancrage belge?

Oui, nous menons toute une réflexion avec l’asbl CARI (apiculture wallonne et bruxelloise), qui est une référence en matière apicole en Belgique. Nous souhaitons sensibiliser sur les enjeux communs au Nord et au Sud. L’idée est l’échange encore une fois. Nous ne disons pas « intéressez-vous aux partenaires du Sud pour les aider ». Les apiculteurs africains ou sud-américains peuvent donner quelques leçons aux belges. Cela va vraiment dans les deux sens.

La situation est délicate aujourd’hui puisque les abeilles sont menacées de disparition...

Ce sont les sentinelles de l’environnement, au poste d’avant-garde pour tout ce qui est dérèglement climatique et pollution… Conscientiser les apiculteurs du Sud à ça est important, car ils vont éviter de recourir aux engrais chimiques. Il faut savoir que la principale source de nectar se trouve dans les forêts. En les préservant, on sauve aussi les abeilles. Tout est lié.

Où peut-on acheter ce miel?

Nous ne sommes pas là pour pousser à l’exportation. Il ne faut pas que le commerce équitable ait comme effet pervers de supprimer le marché local. Vendre sur place est notre priorité.

Mais vous avez conçu un coffret « Miels du monde » disponible ici…

En effet. Il comprend trois bocaux de miel : le Cafetal qui provient de plantations de caféiers au Mexique et qui est absolument divin mais aussi un miel argentin et un belge. C’est une idée cadeau idéale.
 
Par Nadia Salmi
 
Cet article est issu de la Revue W+B n°149.

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